#mamandadoquiperdlenord
Devenir mère, ça a été le plus beau cadeau de ma vie.
Tout à coup, tout a pris sens, quand je l’ai sentie remuer au fond de mes entrailles. Une fille, puis un garçon, le choix du roi comme on dit. Très différents, mais si mignons tous les deux. Quelle fierté d’être leur mère. On se la pète, avec nos deux gosses sur Insta, dos tourné face à la mer les tenant tous les deux par la main. Allez mens pas, je suis sûre que toi aussi tu l’as postée cette photo.
Être mère c’est le rôle d’une vie, ça donne du sens, un but, des responsabilités.
On fait, pour eux. Pour qu’ils soient heureux, en bonne santé et qu’ils aient la plus belle des vies possibles.
On fait tout pour qu’ils souffrent le moins possible, on les protège, on les gâte, on essaie de les éduquer, de les armer pour faire face au monde.
Parce qu’il fait peur ce monde. Alors on les protège, on leur cache la noirceur, la méchanceté et on les préserve de la mocheté. Et ils nous le rendent bien, à coup de câlins, de bisous, de phrases qui nous font nous plier en quatre de rire. Qu’est-ce qu’on les aime nos petits chéris. Trop peut-être ?
Les virus, les caprices, les réveils nocturnes, la morve qui dégouline, les cacas éclaboussants, on pardonne. On fait, on nettoie, on répare, on soigne.
Pourquoi ? Parce qu’on les aime… On les adore avec leur grosses joues bien moelleuses et leurs yeux tous ronds.
Les vergetures, les kilos en trop, la manque de sommeil, la charge mentale, les tâches ménagères, les goûters d’anniversaires avec les copains mal élevés, les pic-nics, les discussions du matin avec les « mamans d’école », les récrés, les réunions de parents d’élèves on pardonne. Parce qu’on les trouve trop choux, quand ils dorment.
Les 55 « Maman il est où mon short » et confrères par jour, on pardonne. On répète, on prépare, on explique. Parce qu’on les aime, et qu’on se sent importantes.
Et puis un jour, sans crier gare, vla qu’on perd tous nos droits. Pas nos devoirs, non. Mais l’enfant, ou plutôt le fraîchement devenu je nomme « ado », décide du jour au lendemain, que les mères c’est trop gênant.
Une danse un peu trop chaloupée ? Gênant !
Un karaoké dans la voiture sur notre (ancienne apparemment) chanson préférée ? Gênant !
Un câlin où on croquille sa petite joue bien moelleuse ? Gênant ! (oui, parce la joue restera moelleuse un peu plus longtemps que le cerveau qui devient lui adolescent).
Une discussion sur n’importe quel sujet ? Gênant, ET ennuyant.
A coup de « chais pas » ils finiront par nous faire taire. On en perdra notre latin.
C’est comme si on nous avait reléguée au second rôle. PNJ comme disent les jeunes.
Personnage non joueur, sans préavis.
Enfin… Non joueur uniquement pour le partage, parce que pour la logistique, là on joue ! C’est moi qui te le dis !
C’est comme si tu étais directrice de l’agence et que du jour au lendemain on te réaffectait au poste de responsable colis.
Le salaire ne change pas, les horaires non plus, mais tout à coup tu as vachement moins l’impression d’exister, bizarrement.
Horaire : 24h/24
Contrepartie : zéro, voire quelques crises d’hystéries selon l’humeur du jour.
Tu m’étonnes que les mamans pètent un câble.
J’ai envie de dire… REMBOURSÉE
On n’a pas signé pour ça les meufs !
Viens ajouter à ça des dérèglements hormonaux qui débarquent, un chef qui ne te respecte pas, un mari qui dit que tu te plains pour rien et qu’ils ne sont pas si terribles, un anniversaire contenant le premier 4 donc je tairai le nom pour ne pas porter malheur et tu as la recette parfaite pour une jolie dépression. Pas post-partum, non, post-règne de maman. Détrônée, déchue, jetée aux oubliettes. Comme une vieille chaussette, ou un iphone 14.
Alors bon, il paraît qu’il faut que jeunesse se fasse et que notre rôle n’est pas de nous faire aimer par nos enfants mais de les rendre autonomes.
Moi j’ai un peu l’impression de m’être fait arnaquer sur le produit. Il bug, et le problème, c’est que la garantie est échue.
Avec la crise de ton ado, vient souvent ta crise de la quarantaine.
Tu pensais savoir qui tu étais. Tu étais une maman, et c’était tout ce qui comptait.
Ce que tu avais oublié, c’est que pour tenir ce rôle de maman, tu as (presque) tout sacrifié.
Et tout à coup, tu te retrouves à avoir l’impression de ne plus servir à rien.
Enfin, évidemment tu fais encore des tas de choses, et tes ados ont besoin de toi, mais tu dois travailler dans l’ombre.
Être présente sans être envahissante, être disponible pour les écouter quand eux y sont disposés sous peine de rater le précieux moment où ils viendront se confier.
Capter le moment où tu peux encore les aiguiller et les conseiller, car tout conseil lancé au mauvais moment passera pour de la moralisation.
T’inquiéter pour eux, mais en silence, sinon tu les entendras souffler.
Les laisser s’éloigner de toi, leur faire confiance, et espérer que tout ira bien.
Choisir tes combats et leur donner de l’espace, même si tu as mal aux yeux chaque fois que tu pénètres dans leur chambre.
Il paraît que les ados sont un peu comme des boomerangs. Ils partent très loin, mais en principe, si on a bien géré notre rôle de mère, ils finissent par revenir.
De rouvrir ta boîte à rêves, tu sais, celle que tu avais rangée à la cave le jour où tu as fait ce test de grossesse. C’est l’heure maintenant. Tu as le droit.
Et tu pourrais être étonnée de voir que si tu reprends ta vie en mains et que tu fais des choses pour toi, tes ados auront tout à coup envie de revenir vers toi. (je te propose un petit exercice ci-dessous pour commencer tout de suite)
Nous sommes des miroirs pour eux.
Et entre nous, je me réjouis du moment où je pourrai leur dire, comme mes parents n’ont pas manqué de le faire avec moi, « ah ! ah ! Tu vois hein, tu pensais que tu savais mieux que nous » et de les regarder lever les yeux au ciel. Parce que tu sauras qu’intérieurement ils se diront, même s’ils ne l’avoueront jamais, que finalement tu avais raison.
On les aime toujours autant nos bébés devenus ados, qu’on s’entende, mais juste de poser les faits, là, je crois que ça fait du bien non ?
With love
♡ Christelle
La BUCKET LIST
Prends une feuille et un stylo et fais une liste de toutes les choses que tu n’as pas faite parce que tu est devenue maman. Des petites choses, des plus gros projets. Tout est permis.
A toi de rêver! et surtout de prendre le soin de pouvoir biffer un par un tous les points de cette liste une fois que tu les auras accomplis.
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